Financements publics des associations : un choix de société

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Mardi 17 janvier dernier, la CPCA et France Active organisaient une journée sur les financements associatifs à laquelle un grand nombre de responsables du monde associatif ont participé. Il est vrai que le sujet avait de quoi les intéresser, surtout qu'il a été traité de manière approfondie et objective, dans la mesure où les débats se sont appuyés sur une étude menée par les deux structures organisatrices auprès de 685 associations employeuses (L'étude est consultable sur le site de la CPCA).


Cette enquête fait apparaître une pluralité de modèles économiques, mais, quelque soient l'âge ou la taille de l'association, il ressort qu'en moyenne 57% des ressources associatives sont publiques. Les financements privés représentent quant à eux 38% ainsi répartis : 28% proviennent des recettes des activités développées par les associations elles-mêmes, 7% des cotisations des membres et seulement 3% des dons ou du mécénat.
Sur la question des financements publics - dont il semble, à dire de spécialistes (Viviane Tchernonog), qu'il est difficile de mesurer précisément les évolutions - une petite bataille de mots oppose ceux qui parlent de « désengagement », ceux qui parlent de « recentrage » ou ceux qui se contentent de façon plus neutre de parler d'une baisse.
Quoi qu'il en soit, c'est là que s'affiche la position politique centrale de la CPCA et de France-Active qui n'hésitent pas à revendiquer le maintien des financements publics comme un « choix de société » : « Ce financement est consubstantiel à une société de solidarité qui valorise l'innovation sociale et collective. La baisse des financements publics n'est pas une fatalité. Elle correspond à une décision politique, révélatrice d'un choix d'une société. »
L'étude s'est également intéressée aux difficultés auxquelles les associations sont confrontées. C'est ainsi qu'elle propose une typologie qui distingue les associations fonceuses (15% de l'échantillon), les installées (28%) , les vulnérables (21%) et les souffrantes (26%). En se référant à ces dénominations, on devine que la moitié des associations au moins sont dans des situations difficiles, voire précaires...
Face à cette situation, les attentes vis à vis de financements privés provenant des dons ou du mécénat, ne doivent pas être exagérées. Les exemples présentés de partenariats public-privé-associatif étaient certes intéressants (le Sirque de Nexon ou la maison de Rodolphe portée par le Foyer Notre Dame des sans abris), mais ils montraient que si les financements privés venant du mécénat, sont complémentaires des autres ressources, ils ne peuvent en aucun cas s'y substituer, ni même compenser les baisses de subventions dès que celles-ci deviennent significatives.
Ce qui ressort du large inventaire proposé au cours de cette journée, c'est que les associations, bien plus qu'hier, doivent s'engager dans une diversification de leurs financements et consolider leur assise financière via leurs fonds propres, sans lâcher pour autant ce qui fait leur spécificité. C'est ce qu'a rappelé en conclusion avec sa bonhomie fougueuse et communicative le président de la CPCA, André Leclerq en martelant : « Le projet associatif ! Le projet associatif ! »